- pochard
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• 1732; de 1. poche; cf. sac à vin♦ Fam. Ivrogne misérable, sans tenue. ⇒ poivrot. « L'administration devrait au moins ne pas envoyer des pochards » (Zola).Synonymes :- buveur- poivrot (populaire)- soiffard (familier)- soûlaud (populaire)⇒POCHARD, -ARDE, subst.Fam. Individu dont la tenue et l'aspect pitoyable révèlent qu'il s'adonne à la boisson. Synon. ivrogne, poivrot, soûlot, sac à vin. Une ombre flottante anima, à moins de vingt pas en avant d'eux, la solitude morne d'une ruelle noyée dans le clair obscur violâtre du matin; une silhouette de pochard attardé et regagnant péniblement ses pénates (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., 6, p.158). Poloche se tenait drôlement au milieu de la chambre, la lueur crue de la lampe fouillant sa physionomie de pochard tiraillée de tics (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p.33). La grosse pianiste venue s'asseoir dans un fauteuil à côté de moi et qui ressemblait à une de ces damnées pochardes comme on en rencontre tant dans les pubs de Londres (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p.235).— Empl. adj. Synon. ivre. De ronde en ronde, de verre de vin en verre de cidre, je me trouvai, vers deux heures du matin, pochard à ne plus tenir debout (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Ma femme, 1882, p.669). De sobre cet homme était devenu si abominablement pochard que Mme Verdurin avait été obligée de le renvoyer (PROUST, Temps retr., 1922, p.716).Prononc. et Orth.:[
], fém. [-
]. Att. ds Ac. 1935 (au masc.). Étymol. et Hist.1. 1835 adj. «ivre» (RASPAIL, Le Réformateur, 20 sept., p.2); 2. 1836 subst. (VIDOCQ, Voleurs, t.2, p.27). Dér. de poche1 «sac», suff. -ard, proprement «rempli comme une poche», cf. sac à vin «ivrogne» et, dès 1466, Simonne la Pocharde d'apr. BL.-W.1-5. Fréq. abs. littér. Pochard: 93. Pocharde: 13.
DÉR. 1. Pocharderie, subst. fém., fam., vx. Habitude de pochard; ivrognerie. Mme Hugo, qui avait alors une pente, je ne dirai pas à la pocharderie, mais à une aimable excitation, avait bu beaucoup de Constance [vin du Rhin] (GONCOURT, Journal, 1870, p.670). — []. — 1re attest. 1836 (VIDOCQ, loc. cit.); de pochard, suff. -erie. 2. Pochardise, subst. fém., fam. a) Habitude de pochard; ivrognerie. On lui pardonna sa pochardise (...). Car il était pochard, notre hérisson. C'était son péché mignon. Il lichait dans tous les quarts (CENDRARS, Main coupée, 1946, p.245). b) Ivresse; état d'ébriété. Nous causons art, et cette causerie lui apporte une griserie, vraiment une sorte de pochardise (GONCOURT, Journal, 1890, p.1100). — [
]. — 1res attest. a) 1858 «habitude de s'enivrer» (ID., ibid., p.511), b) 1874 «excès de boisson, état d'ivresse» (Lar. 19e); de pochard, suff. -ise.
BBG. —DARM. 1877, p.90; p.99 (s.v. pocharderie).pochard, arde [pɔʃaʀ, aʀd] n. et adj.ÉTYM. 1732; de 1. poche; cf. l'expression fam. sac à vin.❖♦ Fam. Personne en état d'ébriété; personne qui s'adonne de manière habituelle à la boisson (généralement pour insister sur sa tenue débraillée, son côté répugnant ou pitoyable). ⇒ Ivrogne, poivrot. || Un pochard (→ Ivre, cit. 4). || Une pocharde (→ Cramponner, cit. 5).1 Il est poivre, murmura-t-elle d'un air de dégoût mêlé d'épouvante. L'administration devrait au moins ne pas envoyer des pochards. On paye assez cher. Alors, le croquemort se montra goguenard et insolent.Zola, l'Assommoir, IX, t. II, p. 95.♦ Adjectivement :2 (…) le vieux faible d'un père pochard auquel les hauts faits d'un fils non moins ivrogne arrachent des pleurs d'attendrissement.Courteline, le Train de 8 h 47, III, I.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.